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Jenny Falize (décédée en juin 2009) a oeuvré pour la sauvegarde et le maintien de notre patromoine de danses populairtes wallonnes dans le respect des autres cultures.
Toute sa vie, elle a cherché à diffuser nos danses anciennes, avec un soucis constant de qualité et de précision dans l'exécution des pas, des figures, et dans le contrôle des attitudes.
Née le 5 mars 1919 à Liège, Jenny Falize devient institutrice en 1938, régente scientifique en 1942 et la même année, professeur d'éducation physique. En 1944, elle réussit l'épreuve préparatoire au grade de candidat-ingénieur civil à l'Université de Liège, en 1945, candidature en éducation physique à l'Université de Liège et directrice des plaines de jeux de la ville de Liège.
Elle a suivi de nombreux cours et stages en Belgique et à l'étranger en gymnastique féminine, rythmique corporelle, danses classiques, modernes, folkloriques et jazz (Paris, Montpellier/A>, Autriche, Allemagne, Tchécoslovaquie, Roumanie, Portugal, Pologne, Etats-Unis, Suède, Bulgarie, Grèce, Danemark, Yougoslavie, etc...).
Ses activités étaient nombreuses : Professeur honoraire de l'Ecole Normale (de 1942 à 1974), professeur de rythmique corporelle et de danses populaires à l'Université de Liège, professeur à l'Ecole Professionnelle, directrice et enseignante dans les cours de formation d'animateurs provinciaux en danse folklorique, directrice de nombreux stages wallons en Belgique et à l'étranger. Elle a été l'animatrice principale, pendant 20 ans, pour la Fédération Wallonne des Groupements de Danses Populaires et pour l'Académie d'Eté de la province de Luxembourg. Elle a dirigé, pendant plus de 40 ans, le groupe wallon "Tchanchès", aussi le groupe de l'Université Liégeoise du 3ème Age.
Jenny Falize est membre fondateur de notre Fédération Wallonne des Groupements de Danses Populaires créée en 1958 à l'initiative de 11 groupes : 3 de Bruxelles et 8 de Liège. Dès 1960, elle en devient présidente et sollicite Marcel Hicter, alors directeur du Service National de la Jeunesse pour qu'il accepte la présidence d'honneur.
Il facilitera grandement la vie de notre Fédération en soutenant tous les projets. En 1972, la Dapo compte 80 groupes et, dès 1974, elle se structure en 6 régionales (une par province) autonomes et indépendantes dans leurs gestions. Jenny Falize devient alors présidente de la Régionale de Liège.
En 1994, elle exprime le désir d'être déchargée de ses fonctions et est nommée présidente d'honneur de notre Régionale.
Jenny Falize a réalisé de nombreux travaux de recherche et rédigé de nombreuses publications en rythmique, gymnastique féminine et danses folkloriques pour enfant, adultes et 3ème âge. En ce qui nous concerne plus précisémernt, elle a diffusé près de 300 chorégraphies, reconstitutions et créations de danses wallonnes. Ses talents de chorégraphes ont permis de sauver de l'oubli quantités de mélodies. Parmi les danseurs, qui ne connaît pas la polka d'Elisabeth, la polka de Célestine, Lucie, Sophie et bien d'autres... En collaboration avec des musiciens traditionnels contemporains, de nouvelles dansent apparaissent, créations musicales et chorégraphiques dans un esprit wallon, en respectant les pas et les figures propres à nos racines. Pour que notre folklore vive et évolue, elle nous incitait à faire de même, mais pas n'importe quoi... Elle s'est attachée au travail ingrat qui consiste à établir, sur fiches, les descriptions des danses. Plus de 15 fascicules ont été rédigés par ses soins. Certains, édités par la Commission Royale Belge de Folklore, parachèvent les travaux de Madame Thisse-Derouette.
En 1994, il a plu à sa Majesté le Roi Albert II de lui donférer la distinction honorifique de Chevalier de l'Ordre de la Couronne en reconnaissance à ses services rendus.
Raymond Denis disait : "J'ai choisi de sauver des racines car j'ai peur que les fleurs de demain meurent faute de sève". Cette phrase est devenue la devise de notre fédération : la Dapo.
C'est dans l'esprit de cette devise qu'il faut interpréter l'oeuvre qu'a mené sa vie durant, Jenny Falize. Voici ce qu'elle m'écrivait, il y a 10 ans, après avoir fêté son 80ème anniversaire : "Il est vrai que la Dapo fut une création et ma vie pendant 40 ans... je me sens aujourd'hui un peu démunie... J'aimerais que vous tous continuiez une action fructueuse et positive pour la communauté de la danse populaire, chacun selon ses capacités et ses responsabilités. je pense pouvoir encore rendre quelques services, j'ai encore des choses à raconter, à donner à qui en voudra".
Ces quelques phrases démontrent la disponibilité, la volonté et l'ardeur qui la caractérisaient. Pour toutes ces choses léguées dont nous allons tenter de nous montrer les dignes héritiers, nous vous disons encore une fois merci, et au revoir...
Patrick RIEZ - Août 2009